C’est par hasard, au début du printemps 2013 que Gédéon au cour de l’une de ses promenades, découvre l’atelier de Julie et son travail. Ce fut un vrai coup de cœur. Depuis ils ne se sont jamais réellement perdus de vue. Ils se retrouvent lors de leurs expositions ou dans leur ateliers respectifs. Prenant le temps d’échanger, de découvrir leurs univers, de comprendre qu’ils ont en commun cette même mélancolie, ce même lyrisme romantique, ce besoin de liberté.
Au fil du temps une complicité artistique et humaine s’instaure. L’idée de partager une toile arrive par le biais du défi, à partir du travail de l’un d’eux, pour voir ce qu’en ferait l’autre. Le premier essai les encourage à poursuivre. A partir d’une toile de Julie, c’est sous l’impulsion du désir de créer, que Gédéon commence à concevoir ce qui sera le début de GENESIS : Une fresque composée de 18 panneaux symbolisant l’existence. Il présentera le projet à sa complice. Amusée par cette «folie des grandeurs» et curieuse de l’histoire qu’ils pourraient écrire ensemble, elle adhère de suite à ce projet surdimensionné.
Sur le même principe qu’un cadavre exquis, commence le jeu des panneaux voyageurs, de Combourg à Cancale et de Cancale à Combourg … Un jeu d’échanges picturaux et culturels. De ce dialogue silencieux naîtra GENESIS. L’enfant d’une vraie rencontre, l’une de celles faites au prix d’interrogations, d’erreurs, de doutes et parfois même de colères, mais pour notre plus grande joie.
Gédéon
Peindre c’est raconter une histoire sans utiliser les mots.
Partager une toile, partager cet espace d’expression pour décider d’en faire un quatre mains, c’est reprendre l’histoire sans la dénaturer pour l’enrichir, pour faire naître des horizons insoupçonnés, et aller toujours un peu plus loin. Une alchimie, une fusion où chacun reste lui-même mais où l’un n’existe pas entièrement sans l’autre. C’est se glisser dans les interstices laissés libres, sans heurts, avec respect, en tenant compte de ce qui fait que l’autre est unique.
Et parfois comme c’est le cas dans ce projet l’un s’en va, sous l’impulsion du désir de créer il s’oublie, passe l’horizon imaginé pour y découvrir un espace qu’il n’a pas encore foulé de ses pinceaux. Avide d’espace, avide de sensations, de découvertes, d’aventures, de nuits blanches et de migraines. Être fou, déraisonnable, mais vivant pour créer son histoire.
Julie Wallois
L’art ne prévoyant pas l’intimité et les hommes ne pouvant exister qu’ensemble, partager un espace à peindre ou raconter une histoire qui ne serait pas seulement la sienne est à mon avis en parfaite adéquation avec la vie. Un jeu de dialogue sans fin … Une possibilité de miracle, une chimère particulière qui m’est précieuse, car nous ne partageons finalement que l’incommunicable unicité de notre solitude.
L’art est pour moi un agitateur d’émotions et un instrument de pensée. Un monde basé sur la sensibilité où la liberté prend son vrai sens. Devenue auditeur visuel, je peins ce qui m’anime, l’autre, l’Humain. Je suis fascinée par l’infini champ d’idées que l’on peut partager dont on apprend et dont on se nourrit.
L’œuvre présentée ici est avant toute chose le fruit d’un défi jeté par un artiste à un autre. Julie et Gédéon se connaissent. La peinture est leur langage. La peinture est leur mode de communication là où les mots n’ont pas leur place.
Au départ il y a la danseuse comme un élan, comme une énergie. Un tableau que Julie veut abandonner. Alors Gédéon intervient, il aime cette toile. Pour lui c’est un départ, ça deviendra un défi. Le défi que Julie lui lance et finalement qu’elle se lance: « Fais en ce que tu veux, je te la donne ». Alors la toile devient le point de départ de leur dialogue artistique, « Quand on n’a que le silence… », les mains, les pinceaux, la matière s’exprime. C’est à deux qu’ils créent, chacun ajoutant son mot, ses paroles. C’est un travail qui évolue sur 18 mois, changeant de forme au fil de la réflexion. Les artistes ont à dire et ils ajoutent sans cesse à leur œuvre un nouveau message. C’est une œuvre qui va de l’avant poussée par un dialogue silencieux.
L’œuvre est multiple. Les auteurs y ont peint le silence qui hurle, la solitude de l’artiste, de la naissance de l’homme jusqu’à sa mort, l’angoisse de celui qui créé, l’angoisse de celui qui est juste vivant. C’est une œuvre en réaction à la vie, les yeux fermés, la bouche ouverte, pas de tristesse, seulement s’exprimer, dire sous toutes ses formes, raconter la vie.
L’œuvre n’est pas exempt de légèreté. Si les angoisses, les déceptions sont présentes, l’inspiration et l’énergie de la vie, de l’action emplissent les toiles. Elles se lisent comme on le souhaite, mais ce foisonnement exprime bien l’immanquable recommencement de toutes choses. La toile enfin terminée, l’artiste engendre une nouvelle réflexion et créé de nouveau.
Perrine Galon
Julie Wallois : née en 1978 à St Malo
Julie est une artiste complète, peintre, musicienne, danseuse. Elle a exprimé ses talents depuis son plus jeune âge. Mais c’est dans la peinture qu’elle se réalise pleinement. Elle y exprime son besoin de liberté, sa soif de vie, de mouvement par une sensibilité à fleur de peau et un savoir-faire précis. C’est à Cancale qu’elle ouvre son atelier en 2006 après avoir effectué ses études de design graphique et de communication visuelle à Orléans.
Atelier Julie Wallois, 7 place Bricourt 35260 Cancale
http://atelier-julie-wallois.over-blog.com/
Gédéon david Galon : né en 1970 à Rennes
Dès son plus jeune âge il a traîné son sac, des méandres du Rhin, aux cyclones des Antilles. De ports en ports, de calanques en falaises, d’une frontière à une autre … Il posera finalement son sac en 2013 à Combourg pour y ouvrir son atelier et y vivre une nouvelle aventure. Sa peinture exprime la force de ses tempêtes, le vent intérieur qui a animé son parcours, ses voyages, sa vie.
Atelier de Gédéon, 12 rue Chateaubriand 35270 Combourg
Expositions :
2015
– Biennale peintres et sculpteurs de Bretagne, St Brieuc.
– Médiathèque Le sources, Combourg.
Presse :
GEDEON | David Galon 